Événement en Massif Central

Date

Juin 11 2022

Horaires

14h30 - 17h00

Type d'Événement

Conférence

Lieu

Limoges

ConférenceConversation croisée n°4

Samedi 11 Juin 2022, 14h00, Limoges

Conférence dans le cadre des Conversations croisées

Auditorium BFM A-E Clancier 2, place Aimé Césaire

Argument :

Nous partirons de l’énoncé de Lacan : « […] ce qui définit l’homme, c’est son rapport à la femme et inversement[1] » pour éclairer les enjeux actuels où le concept de genre vient se substituer à la différence des sexes.
Cette différence des sexes est d’abord un repère symbolique. Ce repérage symbolique est inhérent à notre condition d’être parlant. Pour autant, nommer ne suffit pas. Dire, je suis un homme ou je suis une femme, ne suffit pas à l’être, faut-il encore l’incarner. C’est dans le rapport au partenaire sexué que sera mis à l’épreuve ce que nous pensons être. L’écart entre, d’un côté l’idéal du sexe et de l’autre, le désir, rend compte de l’exil du sujet à jamais séparé de son être.
Les identifications viennent palier à ce défaut d’être de structure au cœur de l’être parlant. Le « paraître » par la voie des semblants, est ce qui permet de faire rapport, là où le rapport sexuel n’existe pas. Les semblants sont nécessaires pour voiler le réel du sexe là où la jouissance vient perturber toute harmonie, avec son propre corps et dans la rencontre des corps.
Notre époque est marquée par une croyance en l’autodétermination de plus en plus revendiquée. Pour le dire avec Jacques-Alain Miller : « je dis, donc je suis », qui sera le fil des prochaines journées de l’École de la Cause freudienne[2] . Cette volonté d’autodétermination, fait fi de ce qui est au cœur de chaque-Un, comme étant le produit de l’Autre. Du fait d’être des « êtres de langage », rien n’est inné et c’est par la voie de l’Autre que nous devenons des êtres de désir à condition de consentir à la castration comme opération signifiante. C’est pourquoi, « ce qu’il faut faire comme homme ou comme femme, l’être humain a toujours à l’apprendre de l’Autre[3] ». Consentir à cet Autre relève d’un choix : c’est l’insondable décision de l’être. De cette décision dépendra le devenir homme ou le devenir femme. Le rejet de l’Autre, n’est-il pas la marque de l’incroyance en l’inconscient ? Cet Autre scène où se joue ce qui échappe à ce que je suis et à ce que je dis.
Nous tenterons d’éclaircir – à partir de l’enseignement de Lacan et de vignettes cliniques – ce que recouvre la différence sexuelle et combien ce repérage est nécessaire afin d’éclairer la clinique contemporaine.

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2007, p. 31-32.
[2] « Je suis ce que je dis », Dénis contemporains de l’inconscient, 52ème Journées de l’École de la Cause freudienne, 19 et 20 novembre 2022
[3] Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2014, p.186.

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